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17 juin 2019

AgroauFeminin : il faut oser s'engager !

 La présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a présenté l’évolution des droits des femmes dans le secteur agricole lors d’une réunion des groupes professionnels Agro au féminin et Agro dirigeants au siège d’UniAgro.  1ière femme élue présidente des Jeunes agriculteurs puis de la FNSEA. Sa carrière symbolise de l’évolution des droits et de la place des agricultrices dans le monde agricole.

Planète Agro : Comment le rôle des femmes dans le monde agricole a-t-il évolué au cours des années passées ? 

Christiane Lambert : La reconnaissance du travail des femmes dans les exploitations agricoles ne va pas de soi. Le mot agricultrice n'est entré dans Le Petit Larousse qu'en 1961 ! Il a fallu attendre 1985 et la création des EARL pour que les femmes d'agriculteurs aient accès à un statut reconnu. Mais jusqu'en 2006, l'accord du conjoint était nécessaire pour avoir le statut de conjoint collaborateur ! Depuis 2014, il est possible de créer des GAEC entre époux. Planète Agro : Peut-on dire que la féminisation de l’agriculture est en cours ? Christiane Lambert : Aujourd'hui, les femmes représentent 25 % des chefs d'exploitation mais 33 % des actifs agricoles. Beaucoup ont le statut de salarié. La proportion de femmes parmi les nouveaux installés augmente. En 2017, elles représentaient 29 % des jeunes installés et 54 % des installations tardives.

Planète Agro : Existe-t-il des inégalités de revenus entre agriculteurs et agricultrices ?
Christiane Lambert : Les revenus moyens des agricultrices sont inférieurs de 30 % à ceux de leurs collègues masculins. Leurs exploitations sont souvent plus petites. Ce chiffre s'explique en partie par une pratique courante dans les exploitations à faible revenu : les agriculteurs qui prennent leur retraite y cèdent l'exploitation à leur épouse pour quelques années pour lui permettre d'améliorer sa retraite. Planète Agro : Quels conseils donneriez-vous aux femmes pour prendre des postes de dirigeantes ? Christiane Lambert : Il faut oser postuler. Pour caricaturer, les femmes ont parfois tendance à dire « pourquoi me nommer moi ? » quand les hommes disent « pourquoi pas moi ? ». Il est nécessaire d'être accompagnée. Lorsque j'ai accepté de prendre la tête des Jeunes agriculteurs, mon mari et moi avons bénéficié des services d’une nourrice comme agent de remplacement. Les études sont également importantes. Des femmes formées sont des femmes qui s’engagent, qui osent. Elles structurent mieux leur pensée, acquièrent un esprit de synthèse.


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